JE ROULE VERT

Deux électriques testées par un pilote

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Le pilote Gregory Gioannini -Eric Soudan

Habitué aux voitures sportives, le pilote lyonnais Gregory Gioannini a accepté d’essayer la Nissan Leaf, l’électrique la plus vendue au monde qui en est déjà à sa deuxième version, mais aussi la nouvelle Mercedes Classe B qui affi che des performances de sportive. Par Lionel Favrot

Gregory Gioannini :“Je n’avais jamais essayé de voitures électriques avant cet essai de Mag2 Lyon. Leur première qualité, c’est qu’on les prend très vite en main. Il suffit d’avoir déjà conduit une voiture automatique. Ces voitures électriques sont aussi silencieuses et très souples. Mais on apprécie surtout ce silence en ville. Quand on est sur autoroute, on entend les bruits aérodynamiques et de roulements comme dans toutes les voitures. Dans ces circonstances, une berline moderne et bien insonorisée n’est pas plus bruyante. J’ai juste été surpris par leur frein moteur et le mordant de leur freinage qui demande une petite prise en main au départ. Bien sûr, ces voitures électriques conviennent à ceux qui ont des petits trajets quotidiens. Elles n’ont pas la polyvalence des modèles hybrides mais elles correspondent quand même aux besoins de nombreux Lyonnais qui vivent et travaillent dans l’agglomération ou en périphérie.”

NISSAN LEAF : La bonne surprise

“Le look de cette Leaf m’a paru un peu plus difficile que celui de la Classe B car son avant est très particulier. Mais il faut préciser qu’on n’est pas encore habitué à son design. Parfois, des silhouettes de voitures nous paraissent surprenantes au départ, puis on s’y habitue. En revanche, j’ai vraiment été surpris de me sentir aussi bien à son volant. On est vraiment super bien. Le confort de conduite est plus doux que dans la Classe B. J’apprécierai vraiment cette Leaf au quotidien. Son mode éco qui se met en route en appuyant simplement sur un bouton au volant, permet d’augmenter l’autonomie en réduisant légèrement la puissance. Tout en conservant assez de reprises pour évoluer dans la circulation. Et dès qu’on enlève ce mode éco, on dispose de davantage de punch. La différence est vraiment sensible. Bref, cette Leaf, vu son prix, n’a pas à rougir face à la Classe B. Essayer cette Nissan m’a donné envie de découvrir d’autres modèles comme la Renault Zoé car je n’en ai pas encore eu l’occasion.
En fait, la Classe B ne m’a ni surpris ni déçue. Elle correspond pas à ce qu’on attend d’une Mercedes. La Nissan a quant à elle été une bonne surprise. Je ne m’attendais pas à ce qu’elle soit aussi confortable et agréable à conduire. Je n’ai pas du tout été frustré en conduisant cette Leaf. Elle peut plaire à tout le monde à condition de comprendre que son autonomie dépend avant tout du style de conduite. Comme dans toute électrique, il faut jouer le jeu de l’écoconduite. Moi-même je n’ai pas cherché les performances au cours de cet essai. On s’amuse à augmenter l’autonomie grâce à la récupération d’énergie en roulant. Ces voitures électriques sont vraiment un bon compromis pour aller tous les jours au boulot. Si davantage de conducteurs choisissaient ces modèles, il y aurait moins de gens stressés et fatigués au volant. Cela incite à un autre type de conduite. Avant ce test, je croyais surtout à l’avenir de l’hybride. Désormais, je vais m’intéresser de plus près à l’électrique.”


Nissan Leaf 2 Batteries Lithium-Ion • Puissance : 109 ch • Puissance fiscale :  2 CV • 0 à 100 km/h : 11,5 sec • Vitesse maxi: 144 km/h • CO2 0 g • Autonomie: 199 km • Consommation: 15 kWh/km • Volume coffre: 355-370 l • b 1 474-1 548 kg • Dimension: L4,45xl1,77xh1,55m • Prix: 23 990 euros



CLASSE B ELECTRIQUE : Une vraie Mercedes

“La force de cette Mercedes, c’est qu’elle reprend le design des autres Classe B. Il faut avoir unregard affûté pour remarquer qu’elle est légèrement plus haute car les batteries sont dissimulées sous le plancher. Ce n’est donc pas une voiture atypique comme peut le paraître par exemple une BMW i3. Mercedes n’a pas cherché un design spécifi que pour qu’elle se remarque ni une ligne plus aérodynamique. À l’intérieur, on retrouve également l’ambiance Mercedes. On retrouve la qualité allemande dans les matériaux utilisés et les fi nitions. C’est étonnant car les constructeurs cherchent souvent à alléger leur voiture électrique pour augmenter leur autonomie, en sacrifi ant parfois la qualité perçue. Je n’ai évidemment pas examiné chaque pièce de cette Classe B mais au volant, on ne remarque rien d’inhabituel. En revanche, j’ai trouvé les sièges et le confort en général un peu fermes pour une voiture qui se conduit plutôt zen. La puissance annoncée est bien présente. J’ai essayé quelques accélérations et je veux bien croire Mercedes quand ce constructeur affi rme que ses performances se rapprochent d’une berline 220CDI. Mais pour moi, cette puissance disponible est surtout une sécurité pour les dépassements. Même sur de courtes distances, on peut apprécier d’avoir ces 179ch qui permettent à la Classe B de passer selon le constructeur de 0 à 100 km/h en 7,9 sec avec une vitesse de pointe de 160 km/h. Elle est donc moins limitée que ses concurrentes électriques. On la trouve simplement un peu lourde au freinage avec ses 1,7 tonnes soit 200 à 300 kg de plus que les autres versions de Classe B du fait des batteries. Je ne chercherai pas pour autant à trop m’amuser sur des petites routes de montagne avec cette Classe B car l’autonomie va forcément diminuer assez vite. Pour moi, ce n’est pas sa vocation. Évidemment, il y a le prix. Toute cette technologie et cette qualité se paient. Cette Classe B vise donc une certaine clientèle ou des entreprises prêtes à quitter leur mazout pour rouler sans émettre de CO2. En tout cas, ne pas avoir dénaturé ce modèle pour l’adapter à l’électrique, c’est la grande réussite de cette Mercedes. Reste à calculer si c’est suffi samment intéressant en termes de coût de revient. On manque encore de recul sur la durée de tous ces composants électroniques mais un modèle électrique a forcément des faibles coûts d’entretien puisqu’il n’y a plus de moteur thermique et que beaucoup d’équipements sont moins sollicités.”


Mercedes Classe B Electric Drive Batteries Lithium-Ion Puissance: 179 ch • Puissance fiscale: NC • 0 à 100 km/h : 7,9 sec • Vitesse maxi: 160 km/h • CO2 0 g • Autonomie: 200-230 km • Consommation: 16,6 kWh/km • Volume coffre: 501 l • Poids: 1 725 kg • Prix: 41 100 euros

La Leaf a été prêtée par Nissan Delorme Automobile 1555, avenue de l’Hippodrome à Rillieux-la-Pape et la Classe B par Mercedes Lyon 65, boulevard Lucien Sampaix à Saint-Fons 



Piloter son autonomie 

Les constructeurs annoncent tous des autonomies moyennes pour leur modèle électrique mais cela dépend vraiment du style de conduite comme le souligne Gregory Gioannini. Les ordinateurs de ces voitures recalculent donc en permanence les kilomètres disponibles. L’essai de la Leaf pendant 48 heures nous l’a confi rmé. Au départ de la concession, l’ordinateur de bord n’annonçait que 130 km contre près de 200 km offi ciellement alors qu’elle était chargée à 100 %. Mais arrivé à Mag2Lyon, il était remonté à 133 km car la descente de Rillieux-la-Pape jusqu’à nos bureaux avait rechargé la batterie. Après l’essai en parallèle avec la Classe puis divers allers-retours professionnels, l’ordinateur conseillait le soir de se recharger très rapidement car il ne restait plus que 25 km d’autonomie. La recharge s’est faite sans diffi culté. Le gros câble (3,5 kg) vérifi e lui-même la sécurité de la prise terre sur laquelle on branche la Leaf. Le lendemain, on l’a reprise chargée à 100 % et elle annonçait cette fois 147 km d’autonomie. À la mi-journée on était même à 96 km d’autonomie pour 60 % de charge. Soit une nouvelle autonomie de 160 km. Un jour de plus en mode éco et on aurait sans doute encore obtenu mieux. À noter que la Leaf propose en option un chargeur plus rapide et un système d’optimisation de l’autonomie, le Carwings, qui semble très utile. Alors que Mercedes propose de son côté un Range Plus (900 euros). Mais on n’a pas pu tester l’autonomie de la Classe B au cours de l’essai car son compteur affi chait aussi un chiffre réduit par une conduite précédente sans doute un peu sport. Bref, quand on roule électrique, il faut aussi piloter son autonomie.

 

 

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