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Driveco-Carrefour : 600 stations d’ici 2025

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3 000 places de parkings de Carrefour Market seront équipées de bornes électriques installées, opérées et financées par Driveco d’ici 2025. Soit 600 stations sous la marque “Carrefour Énergies”. Ce qui en fera “le plus grand réseau de France ouvert au public” selon Driveco qui revendique aujourd’hui d’opérer le 2e réseau de stations ouvertes au public en France. Le Carrefour Market de Gerzat dans le Puy-de-Dôme est le premier de la région Auvergne-Rhône-Alpes à franchir le pas. L’objectif est que la recharge puisse aussi se faire “en temps masqué”, c’est-à-dire pendant qu’on effectue ses courses, plutôt que lors d’un arrêt spécifique.

Différentes puissantes sont disponibles : le Carrefour Market de Gerzat, propose par exemple un service gratuit la première heure sur une borne de 22 kW à condition d’avoir une carte fidélité ou un PASS Carrefour. Ce qui suffit à recharger à moitié les petites citadines électriques. La recharge sera ensuite facturée à 0,30 €/kWh. Selon Driveco, c’est 10cts de moins que le prix moyen constaté en France. Un service de charge rapide ou ultra rapide de 50 kW à 150 kW sera également proposé pour les véhicules compatibles avec cette technologie qui permet de réduire le temps d’une charge complète à 20 ou 60mn selon les modèles et la puissance acceptée. Les tarifs sont dans la moyenne basse des stations : 0,49 €/kWh pour les bornes 50 kW et 0,54 €/kWh pour les bornes 150 kW. Ce qui la situe parmi les offres les moins chères.

Ion Leahu-Aluas, directeur général de Driveco, avait accordé un entretien à Mag2Lyon pour son hors-série développement durable 2023, où il revenait sur le développement de l’entreprise et exposait ses ambitions. Elles sont désormais de 60 000 points de charge d’ici 2030 en Europe.
Hors-série toujours disponible par ce lien :
Commande version papier :
www.mag2lyon.fr/produit/hors-serie-developpement-durable-2023/
Commande version numérique :
www.journaux.fr/guide-mag2lyon-du-developpement-durable_ecologie-bio_actualite_252415.html

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CHARGE Des bornes solaires

Un réseau de recharges dense est indispensable au développement du véhicule électrique. Pourtant, l’objectif que s’était fixé le Gouvernement d’avoir 100 000 points de charges à fin 2021 en France, n’était pas atteint fin 2022. Analyse de la situation par Ion Leahu-Aluas, directeur général de Driveco, un acteur majeur de ce marché qui se développe dans la région. Notamment avec des stations alimentées à l’énergie solaire. Par Lionel Favrot

Quelle est l’histoire de Driveco ?
Ion Leahu-Aluas : On est une société pionnière dans les bornes de recharge puisqu’on s’est lancé dès 2010 en s’adressant aux professionnels. Après une période de Recherche et Développement, on a installé deux démonstrateurs technologiques, l’un à Ajaccio et l’autre à Bastia, en 2016. On a démontré que nos stations de recharge pouvaient fonctionner de manière complètement autonome grâce à des panneaux solaires et une batterie de stockage. L’idée était de permettre un trajet en véhicule électrique avec une énergie 100 % décarbonée, du nord au sud de la Corse

Installez-vous également des bornes reliées au réseau ?
Bien sûr. Nous proposons un système complet avec des bornes de 22 kW à 300 kW de puissance avec une recharge optimisée grâce à un système de supervision digitalisée. Notre point différenciant, c’est aussi que nous fabriquons nos bornes en France, dans notre site d’Angers, avec des pièces d’origine française. Nous nous fournissons auprès
d’entreprises situées partout en France, notamment à Arras et Lagnon mais aussi en Île-de-France.

Combien de bornes avez-vous installées ?
Près de 8 000 points de charge en place ou en cours de déploiement, qui ont déjà permis 850 000 charges soit 66 millions de kilomètres parcourus en véhicules électriques, évitant le rejet de 14 000 tonnes de CO2. Parmi ce total, les stations en totale autonomie représentent 12 000 recharges pour 1 million de kilomètres parcourus.

Quelle place occupe Driveco aujourd’hui sur ce marché ?
On est leader car on a installé 80 MW sur les 2 GW de puissance installée pour les bornes de recharge en France. On occupe également cette position en Auvergne- Rhône-Alpes avec un bureau ouvert à Lyon et 20 % de nos effectifs déployés dans la région. On tient également à dire qu’on est le réseau le plus fiable de France avec un taux de disponibilité de nos bornes proche de 99 %, soit 15 points de plus que la moyenne française, et une satisfaction sur l’application chargemap de 4,64 sur 5 contre une moyenne de 4,47.

Quelles entreprises avez-vous pu équiper par exemple ?
On peut citer Airbus qui nous a confié l’équipement en bornes de l’ensemble de ses sites pour ses salariés et sa flotte de voitures électriques. D’ici 3 ans, on va déployer le plus grand réseau ouvert au public avec 3 000 points de charge chez Carrefour.

Et en Auvergne-Rhône-Alpes ?
On travaille avec le concessionnaire automobile ByMyCar depuis 2019 et on a équipé 13 de ses concessions avec 59 points de charge. Récemment, la SACVL, à Lyon, nous a sollicités pour 36 points de charge. On a aussi équipé des sites plus petits comme des études de notariat.

Continuez-vous les installations alimentées en énergie solaire ?
Oui, on a même installé notre projet le plus emblématique au Leroy-Merlin de Vénissieux, avec 8 points de charge de 22 kW couplés à une centrale photovoltaïque de 250 kWc.

Comment expliquez-vous que, malgré ce développement des bornes électriques, le réseau soit perçu comme sous-dimensionné ?
Le gouvernement avait fixé un objectif de 100 000 points de charge ouverts au public à fin 2021 et on était à 82 000 installés fin 2022. Ce qui veut dire 20 % de moins qu’annoncé avec un an de décalage. Aujourd’hui, on est à un point de charge pour quatorze voitures électriques en circulation alors qu’on considère qu’un marché est mature quand on a un point de charge pour dix voitures électriques en circulation. C’est encore insuffisant.

Même si on intègre les bornes posées chez les particuliers et les entreprises ?
Oui, car on estime qu’au global, toutes bornes confondues, il faudrait arriver à environ un point de charge pour une voiture électrique alors qu’en France, on est plutôt à une borne pour 1,5 voiture aujourd’hui.

Ce retard s’estime par le prix ?
Non car nous, par exemple, on propose aux propriétaires de parking, une offre complète qui intègre le financement, la pose, l’exploitation et la maintenance. Cela peut donc leur coûter zéro euro. Si le point de charge est rentable, on peut leur verser une location. On propose aussi des solutions où l’on intervient en partenariat avec le propriétaire du parking.

Combien cela coûte au propriétaire d’un parking ?
De 5 000 € pour un point de charge en courant alternatif à 50 000 € pour une installation de charge ultra-rapide en courant continu.

Où se situent les points de blocage selon vous ?
Il y a beaucoup d’installateurs de bornes sur le marché qui ne sont pas tous très structurés. Les propriétaires de parking reçoivent donc de nombreuses offres et ils mettent du temps pour se décider. Le raccordement aux réseaux est aussi long en France. Tout ceci contribue donc au rallongement des délais.

Photo : Ion Leahu-Aluas @Driveco

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