Les ventes de XC40 ont progressé l’an dernier de 10 % malgré la crise sanitaire, ce qui en fait la Volvo la plus vendue en France. Elle le doit notamment à ses versions hybrides, une catégorie en pleine progression. C’est le petit SUV de la gammeVolvo avec quand même 4,42 m de long, ce qui est comparable à un DS4. Son design explique en partie son succès et reste totalement d’actualité par rapport à la concurrence. Cette version 100 % électrique se reconnaît de face par sa calandre pleine puisqu’il n’y a pas de radiateur à positionner juste derrière à la différence d’un modèle thermique. Une astuce pour distinguer au premier coup d’œil les modèles 100 % électriques des hybrides. Dans la version essayée, on a découvert une surprenante moquette orange vif, contrastant fortement avec un tableau de bord et des sièges aux tons plus traditionnels, gris ou noir. Cette touche d’originalité est d’autant plus visible que cet orange remonte sur les contre-portes. Ce qui n’est pas spécifique à la version électrique. En revanche, le vert sauge disponible en teinte carrosserie, est une exclusivité. Par rapport aux versions thermiques, le coffre perd seulement 2 % de sa capacité par la présence de la batterie, et grâce à l’absence de moteur thermique, on dispose d’un petit coffre supplémentaire de 31 l sous le capot avant.
Les technologies disponibles via le grand écran central apparaissent aussi complètes et sophistiquées qu’attendues à ce niveau. Au départ, cela s’avère parfois un peu moins intuitif que dans d’autres marques mais on retrouve vite les fonc- tions essentielles. Le système de caméras 360° est bluffant. Mais il faut rester vigilant. Certains objets peuvent lui échapper partiellement sous certains angles de vue. Exemple: on voit bien le pied d’une boîte aux lettres mais elle-même dis- paraît, sans doute parce qu’elle est juste à l’écart de l’angle des caméras. C’est quand même un dispositif très rassurant pour manœuvrer une voiture de ce gabarit dans des lieux étroits car on capte beaucoup d’informations d’un coup d’œil, bien avant d’avoir attrapé un torticolis. Le système vocal fonctionne aussi avec les surprises ponctuelles inhé- rentes à ce genre d’interface. Pour demander son chemin, c’est quasi du sans-faute. Pour demander une radio, on peut tomber sur celle qu’on recherche ou simplement la fonction radio. On apprend vite les mots plus facilement reconnus que d’autres. Utile pour avoir les mains libres.Volvo a ajouté une application On Call qui permet de régler à distance la climatisation, ou d’alerter les secours. Elle sera mise à jour à distance comme tous les logiciels disponibles de la voiture, après information et approbation du conducteur.
En tout cas, côté conduite, rouler électrique ne demande aucun temps d’adaptation, à partir du moment où on a déjà eu en main une boîte automatique. Même le dispositif One Pedal Drive qui consiste à ne conduire qu’avec la pédale de droite, s’apprivoise assez vite. Le principe: dès qu’on lève le pied de l’accélérateur, le frein moteur ralentit la voiture. Plus besoin de déplacer son pied sur la pédale de frein sauf extrême urgence. Également disponible sur la Nissan Leaf ou la Honda E’, la pédale unique se révèle particulièrement efficiente sur cette Volvo. Évidemment, quand on a 408ch disponibles, on a envie de tester autre chose que l’écoconduite et le régulateur adaptatif si utile pour une conduite apaisée en milieu urbain. Direction donc la campagne, sur une route bien dégagée ! CHARGE RAPIDE
Premier test : les accélérations. La XC40 Recharge Twin est équipée de deux moteurs électroniques à synchrone per- manent affichant chacun 204ch, ce qui en fait une 4 roues motrices. Le coupe disponible immédiatement atteint une valeur record de 660nm. Elle exige moins de 5 secondes pour passer de 0 à 100 km/h. Assez époustouflant. La fameuse Tesla X met 1 à 2 secondes de moins selon ses versions, ce qui est tout simplement exceptionnel, mais elle n’est pas dans la même catégorie vu qu’elle mesure 60 cm de plus et coûte surtout 50 % plus cher. En revanche, cette Volvo fait jeu égal avec la luxueuse Jaguar I-Pace, 30 cm plus longue et 20 % plus cher. Deuxième test: les reprises. Sur le 80 à 130 km/h, on est littéralement scotché. À savoir que Volvo, pour des raisons éthiques, a décidé d’autolimiter électriquement toutes ses voitures à 180 km/h.
Côté autonomie, Volvo annonce 428 km en cycle mixte et 539 km en ville. On a pu constater qu’une vitesse sou- tenue sur autoroute ou une conduite sportive, fait fondre les kilomètres restants à vue d’œil. Ce qui est logique avec une voiture électrique de ce poids: plus de 2 tonnes. Pour notre part, on a essayé d’alterner les périodes de conduite très souple en ville et sur le périphérique puis l’autoroute avant d’enchaîner par des séquences plus énergiques sur des portions plus sinueuses dans le Beaujolais. Bilan: une conduite familiale permettra effectivement d’approcher les 410 km d’autonomie sur un parcours varié mais profiter trop fréquemment de sa puissance, la fera au contraire des- cendre assez rapidement à 375 km voire nettement moins. À noter que la XC40 est équipée d’un chargeur capable de récupérer 80 % de son autonomie en 40mn, l’idée étant de parcourir de longues distances en profitant d’une pause repas pour recharger les batteries. Par ailleurs, Volvo a ré- duit l’impact de la climatisation et du chauffage en utilisant une pompe à chaleur utilisant les calories résiduelles des moteurs et des batteries pour réchauffer l’habitacle mais aussi selon la météo, réchauffer ou rafraîchir la batterie haute tension.
Volvo a conclu un partenariat avec Plugsurfing qui se revendique comme le plus grand réseau européen de bornes de recharge avec 436 opérateurs partenaires et 100000 points de recharge. La faiblesse des réseaux de charges électriques reste le nombre de cartes de recharge qu’il faut encore posséder si on veut éviter toute déconvenue d’accès. Un certain nombre de bornes sont en accès quasi-libre dans des parkings publics ou privés. À savoir que l’appli- cation Volvo On Call repère ces points de recharge pour le conducteur.
La tenue de route, testée sur sol sec, ne souffre d’aucune critique. On atteint un niveau d’agilité et de réactivité rare pour un 4×4 de ce gabarit. Les liaisons au sol, réglables en mode confort ou sport, assurent leur travail en toutes circonstances. Testée sur un petit pont qui fait facilement décoller les suspensions des voitures, la Volvo s’est montrée imperturbable. Ferme et efficace.
Les modèles électriques présentent parfois des restrictions en termes de capacité de remorquage par rapport au modèle thermique. Cette XC40 est homologuée pour tirer 1,5 tonne avec un poids sur la boule de remorquage de 80 kg contre 100 kg pour le modèle thermique. Pour faciliter la vie du conducteur, le dispositif AutoHold retient la voiture en côte et le Trailer Stability Assit, un système électronique de stabilité spécifique au remorquage, corrige en direct les oscillations éventuelles. La Volvo a toujours affiché des pré- occupations majeures en termes de sécurité et ce constructeur insiste pour l’occasion sur le cadre en aluminium ex-trudé qui protège la batterie des chocs.
En conclusion, le prix de cette XC40 est élevé mais ce nou- veau SUV 100 % électrique présente des équipements et des performances à la hauteur des exigences de la clientèle visée.
Volvo XC40 Recharge Twin AWD P8
4 roues motrices
Moteur deux électriques avance et arrière
Puissance 408 ch
Batterie Lithium Ion 78 kWh
Vitesse maxi 180 km/h
0 à 100km/h 4,9 sec
Consommation 20 kWh/100km
Rejets CO2 0 g/km
Dimensions
Lxlxh 4,42×1,86mx1,65m
Coffre arrière 452 l avant 31l
Poids 2 188 kg
Autonomie 428 km – 539 km
Temps de charge 7,5h en 11kw, 40mn à 80% en 150kW
Prix modèle essayé 63 880 €
Prix version de base 58 490 €
Bonus écologique 3 000€
Sources : constructeur