VEHICULES ELECTRIQUES

SERES3 Un SUV Chinois à l’épreuve

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Serres 3

Une impression de déjà-vu. Le Seres 3 affiche un design moderne mais finalement passe-partout. La remarque peut paraître paradoxale mais pour une marque qui veut s’impo- ser sur un continent où des constructeurs bien établis se sont déjà lancés dans l’électrique, choisir l’originalité débri- dée aurait été jouer à quitte ou double. Disposant du Seres plusieurs jours, on a pu tester les réactions d’un public très varié. Et on a tout entendu. “Un air deVolvo pour la face avant et les phares”, assure un passionné. “Ou alors un côté Peugeot, mais non Mazda, ou alors Hyundai ?”, se perd un néophyte. “Il ressemble davantage au MG, un autre SUV chinois”, corrige un expert. En tout cas, le look du Seres 3 ne suscite aucune réticence. À l’intérieur, la finition paraît globalement correcte sauf les boutons insérés sur le volant, qui paraissent petits et d’un matériau un peu cheap.
Au fil des années, les marques asiatiques ont gagné la répu- tation d’offrir plus d’options que leurs concurrentes euro- péennes mais la Seres ne nous a pas surpris sur ce point. Les équipements désormais incontournables, notamment le grand écran avec le triptyque système de navigation/ caméra de recul / interface multimédia sont bien présents. Mais on n’a non plus droit à une avalanche technologique. Exemple : pas besoin de se ridiculiser à balayer du pied sous le pare-chocs arrière pour tenter de fermer le coffre sans les mains car il est manuel. Évidemment, il ne faut pas oublier son prix. À 32 000 € au catalogue, 26 000 € bons déduits, on a droit à un SUV 5 places long de 4,39 m. Le coffre de 318 l déçoit. C’est moins qu’une Clio (non hybride) qui dispose déjà de 391 l. Probablement dû à la présence des batteries.
Notre premier trajet se déroule sous une pluie intense. Dès le premier rond-point, on ne se sent pas à l’aise. Ça glisse davantage que toutes les voitures essayées depuis plusieurs années. Sauf peut-être des sportives trop musclées par rapport à leur châssis, mais ce n’est pas vraiment comparable. Avec des suspensions McPherson à l’avant et un essieu torsion à l’arrière, le Seres 3 fait là aussi dans le classique mais ce n’est pas le seul. Est-ce la faute à ses pneus chinois, des Chaoyang 225/55 R18? On n’a pas eu l’occasion de les démonter pour les remplacer par des pneus qu’on connaît davantage, mais les essais critiquant les pneus chinois ou défendant au contraire certaines marques asiatiques, fleurissent dans la presse spécia- lisée. En tout cas, sur une chaussée sèche, le Seres 3 corrige le tir et s’accommode d’une conduite assez active. Son moteur synchrone à aimant permanent de 163ch lui per- met de passer en 9 sec de 0 à 100 km/h selon le constructeur. À l’usage, le Seres ne nous a jamais “scotchés” sur notre siège. Proche d’une bonne routière, ses accélérations semblent suffi- santes pour un SUV familial. Côté autonomie, on a pu tester plusieurs types de parcours. Ce qui nous a permis de tirer quelques enseignements, parfois contre-intuitifs par rapport à notre expérience des modèles électriques. À vitesse stabilisée, là où beaucoup de SUV électriques perdent plus vite en autonomie faute d’avoir des phases de décélération ou des descentes pour recharger leurs batteries, le Seres 3 s’en sort plutôt bien. Inversement, quand on espérait profiter du freinage régénératif typique des électriques, l’autonomie a tardé à remonter au compteur. Il entre pourtant en fonction dès qu’on lève le pied. La fonction auto-hold occasionne même des à-coups parfois agaçants. En fait, le Seres paraît conçu pour se montrer particulièrement efficace en mode éco, donc en écoconduite, ce qui est déjà un atout, mais quand on sort de ce schéma, la perte en auto- nomie est assez vite radicale. Cela, on l’a constaté sur d’autres modèles concurrents mais puisque la marque revendique des batteries nouvelle génération, on peut être plus tatillon. Un bon point : Seres n’exagère pas en annonçant 333 km d’auto- nomie moyenne. En effet, quand on l’a récupéré, on était à environ 340 km d’autonomie estimée. Valeur qu’on a retrou- vée sur les parcours en conduite standard. Mais en roulant plus souple et hors autoroute, on pouvait même espérer 360 à 370 km.
En résumé, le Seres remplit son rôle de SUV familial à prix accessible sans paraître au rabais. Est-ce écolo de s’acheter une voiture fabriquée à l’autre bout de la planète? Pas forcé- ment mais si on étudie la provenance des différents compo- sants des voitures de toutes nationalités, on risque d’avoir des surprises comme le prouve la pénurie de micro-processeurs venus d’Asie qui ralentit l’industrie automobile actuellement. Seres précise construire ses voitures en Chine mais aussi aux États-Unis dans l’ancienne usine des Hummer, ces gros 4×4 énergivores et même véritables “pompe à fuel”.Tout un symbole !

 

 

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