VEHICULES ELECTRIQUES

R5 E-Tech: elle a tout d’un succès!

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Renault a lancé le marché européen de la voiture électrique avec sa Zoé en 2013. Après dix ans d’une brillante carrière, ce qui est rare dans l’automobile, elle cède la vedette à la R5 E-Tech. Plus de puissance, plus d’autonomie, un design rétro-futuriste… Elle débarque avec de sacrés atouts. Essai plaisir dans le Beaujolais. 

Autant l’avouer tout de suite : j’attendais cet essai avec une certaine impatience. A la première édition d’AlternativAuto, le salon 100 % électrique et hybride de Mag2Lyon au Double Mixte en 2013, Renault était en vedette avec sa Twizzy, pion- nière des véhicules intermédiaires, et sa Zoé en plein lancement. Mais les dix années suivantes, Renault a semblé regarder les trains… électriques. Certes, ce constructeur a régulièrement renouvelé la Zoé mais la concurrence a accéléré.Volkswagen avec sa gamme ID, Hyundaï avec ses Ioniq, Kia avec ses EV… sans oublier évidemmentTesla ou l’arrivée des Chinois comme MG. Côté petites voitures, c’est Peugeot qui avait pris l’avan- tage grâce à sa E-208 et ses différentes déclinaisons dans le groupe Stellantis comme la Corsa-E. Il était temps que Renault se réveille! Depuis un an, sa gamme a été renouvelée de fond en comble. Cette saison 2024-2025, c’est “LA” saison Renault. 

L’ESPRIT R5 

Le design de cette R5 E-Tech joue bien sûr de la nostalgie à l’image des nouvelles Mini ou Fiat 500. C’est plus qu’un clin d’œil. Non seulement la silhouette générale mais aussi les détails, des phares avant à ceux situés à l’arrière, rappelle immanquablement la petite voiture des années 1970 mais des “5”, on en voit de partout! Du capot où il joue le rôle de témoin de charge, jusqu’au coffre. Sans oublier le porte-clé. Evidemment, cette voiture de 2024 n’a techniquement plus rien à voir. Côté look, on pense même davantage aux versions sportives style R5Turbo du début des années 1980 car ce nou- veau modèle est bien posé sur ses 4 roues, sans porte-à-faux, pour la déstabiliser aussi bien visuellement que sur la route. C’est donc l’esprit R5 que Renault a ressuscité. Le marché électrique en a bien besoin pour offrir d’autres choix que des modèles au look SUV. Avec la R5 E-Tech, on retrouve compacité et agilité. Ce qui convient bien à la réactivité de l’électrique. Avec ses 3,92 m, elle mesure même 8 cm de moins que la Peugeot E-208. 

Est-ce qu’on s’en retrouve serré à l’intérieur? A l’avant, aucun souci. L’espace central sépare bien conducteur et passager. Autant que dans des voitures du segment supérieur. A l’ar- rière, un passager d’1m80 peut s’installer sans que ses genoux butent dans le siège conducteur, mais ses jambes sont un peu relevées. Comme souvent dans les électriques, le plancher est plus haut pour intégrer la batterie. Le coffre est également très correct et facile d’accès. 

On retrouve le jaune dans l’habitacle mais dans une nuance moins “flashy” qu’à l’extérieur. Ce qui paraitra plus élégant à certains conducteurs mais moins “pop” à d’autres. C’est glo- balement cossu, avec un ciel de toit “matelassé” d’un bel effet. A noter qu’on peut personnaliser l’intérieur par quelques accessoires vendus dans la boutique Renault comme un couvercle pour le vide-poche central avec, en filigrane, un… 5. Certains essayeurs ont regretté l’écran central plus petit que dans la Mégane et un système de caméra de recul basique. Gênant pour une voiture de cette catégorie? Pas forcément. En revanche, on a découvert avec amusement l’assistant vocal “Hey reno !” On peut lui demander de mettre la ventilation, le désembuage, le chauffage, la radio… Seul défaut, mais c’est ainsi dans toutes les marques, même haut-de-gamme, si vous parlez à votre voisin de votre “Renault”, cet “avatar” va se réveiller aussitôt car c’est son nom… phonétiquement. Si on le trouve agaçant, il se déconnecte. Pratique également, le “Hey Google” pour effectuer une recherche en ligne. Certains essayeurs regrettent que les deux ne soient pas fusionnés. Toujours facile de jouer les experts en étant jamais satisfaits! C’est au volant, dans les petites routes du Beaujolais, qu’on a le plus apprécié cette R5 E-Tech. 8 secondes pour passer de 0 à 100 km/h c’était une performance réservée aux compacts sportives il y a seulement quelques années. C’est 1 seconde de moins qu’une E-208. Certaines électriques font mieux mais on change de gabarit, de catégorie ou de prix. Côté poids, la R5 n’est guère plus légère que la Peugeot (6 kg de moins) mais son moteur de 150 ch contre 136 ch pour la E-208 lui donne l’avantage. La Renault nous a surtout paru plus plaisante à conduire, allant agilité et stabilité. Ce qui s’explique sans doute par son train arrière multi-bras, un gage d’efficacité et de plaisir de conduite. 

S’il faut lui trouver un défaut, c’est son prix dans ses ver-sions les plus haut de gamme. A 36890€, soit 32890€ bonus déduits, on s’approche des premières versions des Mégane E- Tech. Cela reste bien placé par rapport à la concurrence européenne. De plus, de nouvelles versions plus accessibles vont rapidement venir étoffer la gamme. Un modèle de 120 ch avec une batterie de 40 kw est annoncé à moins de 25 000 €, bonus déduit, en 2025. A confirmer. Côté autonomie, le calculateur en ligne se révèle aussi pédagogique que pour la Mégane essayée ce mois-ci (voire page suivante). Seulement 220 km par une température de -5°C sur autoroute jusqu’à 400 km en ville à l’intersaison sans usage de la clim’, le tout en mode “éco”. Ce qui est cohérent avec les valeurs intermé- diaires constatées au cours de cet essai qui ne s’est pas déroulé à 100 % en éco-conduite, et même souvent en mode “sport”. Le frein régénératif est efficace. On a récupéré une vingtaine de km en 9 km de descente du Beaujolais à Villefranche-sur- Saône. Etrange : l’absence d’un mode P (parking/arrêt) classique. Pour ne pas bouger, il faut garder le pied sur le frein, tirer le frein à main manuel ou carrément arrêter la voiture. Facile à garer en ville, agréable sur la route, dotée d’une bouille sympa et d’un capital sympathie indéniable, cette R5 est convaincante pour un usage quotidien sans avoir l’impres- sion de sacrifier quoi que ce soit. Et elle ne craint pas des trajets plus longs grâce à sa recharge rapide. Enfin, comme le rappelle le drapeau français dans les phares avant ou le coq discrètement collé sur le pare-brise, elle est Made in France. 

Merci à Renault Villefranche Auto Thivolle 19, avenue Edouard Herriot, 69400Villefranche-sur-Saône pour le prêt de cette R5 E-Tech. 
Photo @L.Favrot

Essai publié dans la rubrique AlternativAuto -le cahier spécial écomobilité de Mag2Lyon depuis 2011 et salon depuis 2013-, du Mag2Lyon N°170 disponible par ce lien
https://www.mag2lyon.fr/produit/mag2-lyon-2024-2025-3/

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