Des plateformes collaboratives pour accéder à des services mais aussi à des forums d’échanges entre résidents, c’est ce que le promoteur Icade va proposer à la Confluence grâce à sa filiale iPorta. Les explications de Gérald Horlande, son directeur général.
Comment Icade s’est intéressée à la ville intelligente ?
Gérald Horlande : Au début des années 2000, une filiale d’Icade spécialisée dans le facility management, c’est-à-dire le service à la personne type conciergerie, avait eu l’idée de se doter d’un outil d’informations et de services différenciant auprès de ses clients. C’était précurseur. Cette société a rejoint un groupe spécialisé et Icade a créé iPorta en 2001.
Quels sont vos domaines d’intervention ?
On est parti d’une plateforme collaborative, VDoc, pour développer des systèmes de gestion technique des immeubles.
Nous avons pu travailler pour tous les grands groupes du CAC40. De là, on a ajouté des fonctionnalités comme la réservation de salles de réunion, de bureaux pour des cadres de passage, de véhicules de service… Ces solutions servent aussi d’intranet professionnel pour suivre l’activité au travers de rapports et d’indicateurs.
Où vous avez mis en place ces solutions ?
Elles ont fait l’objet d’un déploiement national pour tous les bâtiments de Total, EDF, Orange, SNCF… Y compris dans la région Rhône-Alpes. On s’est alors dit que ce serait intéressant de transposer ce que nous avions réussi dans le monde de l’entreprise à la ville intelligente. Un marché poussé par deux acteurs : les collectivités locales et les promoteurs.
Qu’est-ce que vous allez mettre en place à Lyon ?
Nous travaillons avec Icade sur l’Ilot 3 à la Confl uence. L’idée est de mettre à la disposition de ses résidents, entreprises ou particuliers, des solutions comme on a l’habitude d’en déployer chez nos clients pour améliorer leur confort.
Concrètement, comment cela fonctionne ?
Ces plateformes collaboratives mettent en relation avec un service de facility management ou directement avec des sociétés. On va ajouter également d’autres fonctionnalités qui créent du lien social entre le voisinage avec un mur à la Facebook, un forum entre résidents pour échanger des informations, organiser du covoiturage…
C’est à la carte ?
Oui. C’est le client qui décide ce qu’on doit proposer. Pour l’îlot 3 de la Confluence, par exemple, on va le paramétrer selon le cahier des charges que nous fournira Icade.
Comment on accède à ces services ?
Par internet ou appli mobile. Chacun peut y accéder depuis son ordinateur, sa tablette, son smartphone…
Combien coûte ce type de solution ?
Pour un programme dédié qu’on crée spécialement pour un promoteur, l’investissement peut varier de 100 000 à 200 000 euros au départ. Mais ce n’est rien par rapport au montant des opérations immobilières en question qui s’élèvent à plusieurs millions d’euros. Quand il s’agit d’une solution existante à adapter, c’est différent. Au final, ce service va être facturé dans les charges pour environ 2 euros par mois aux propriétaires ou aux locataires. Un coût négligeable.
Ces plateformes sont réservées à des immeubles de luxe ?
Non. On est d’ores et déjà sollicité par l’Opac pour apporter des solutions : gestion des demandes des locataires mais aussi le suivi des obligations réglementaires et le diagnostic technique des bâtiments.
Tous les grands promoteurs ont une filiale comme iPorta chez Icade ?
Il y a des tentatives mais les solutions sont nettement moins élaborées. Icade est pour l’instant un cas particulier.
Si ces bâtiments intelligents se généralisent, les autres vont devenir obsolètes ?
Ces solutions vont d’abord apparaître dans les nouveaux bâtiments car ils permettent de vendre mieux et plus rapidement. Puis les syndics vont être sollicités par les résidents pour équiper les immeubles anciens avec ces plateformes collaboratives.
Article initialement publié dans le Cahier spécial Alternativ’City de Mag2Lyon n°58, juin 2014