Patron d’une auto-école dans l’Isère, Sébastien Gall est un convaincu de l’électrique. Il a même fondé une association, le LeafFranceCafé particulièrement active sur internet.
Pourquoi avoir créé une association autour de la Nissan Leaf ?
Sébastien Gall : Pour se retrouver de manière conviviale. Une charge c’est le prix d’un café. On échange aussi nos expériences. L’association s’est étoffée. Parfois, je croise un conducteur de Leaf, on se fait un appel de phare et on se retrouver sur internet.
Vous-même, comment avez-vous découvert l’électrique ?
Je suis passionné de voiture depuis l’enfance et mon père m’avait annoncé dès 1986 que les voitures électriques remplaceraient en l’an 2000 les thermiques car il n’y aurait plus de pétrole. A l’époque, l’an 2000 était la date symbole pour évoquer le futur ! Mais c’est d’abord en jouant aux modèles radiocommandés avec mon frère que j’ai découvert les qualités de l’électrique : performances, fiabilité…
Quand avez-vous essayé votre première vraie voiture électrique ?
C’était la Citroën Saxo électrique. Elle accélérait fort mais elle était trop limitée en autonomie et en vitesse de pointe. De plus à l’époque, j’étais encore plus intéressé par le côté vroum-vroum. Mais en 2004, j’ai abandonné le diesel pour passer à l’hybride essence-électrique avec la Toyota Prius. Avec mon épouse, on essayait au maximum de rouler en position “EV”, c’est-à-dire tout électrique. Du coup, je suis allé essayer la Leaf.
Est-ce que la Leaf vous a tout de suite convaincu ?
Oui. La Prius est polyvalente mais on voulait rouler davantage en tout électrique. J’ai failli acheter la Renault Fluence puis la Zoé mais finalement, c’est la Leaf qui m’a plu. Et j’’ai pu trouver en 2012 un modèle d’occasion.
N’êtes-vous pas gêné par l’autonomie limitée de l’électrique au quotidien ?
Non. J’habite près de notre travail et mon épouse qui travaille à Lyon, a déjà assuré l’aller-retour en Leaf, soit 159 km, quand il n’y a plus de train. Pour ce trajet, il suffit de la charger chez nous. C’est un peu juste en hiver et on essaye alors de recharger à Lyon.
Mais il y a assez de bornes ?
Bien sûr. De partout : dans les aires de campingcar, les MacDo, des grandes surfaces comme Carrefour, Ikea… Il suffit de se connecter sur “fr.chargemap.com” pour s’en rendre compte. On peut aussi se brancher sur une simple prise électrique. Le système de la Leaf vérifie toujours si la charge se fait dans de bonnes conditions.
Vous n’utilisez pas les bornes bluely ?
15 euros par mois pour avoir le droit de se charger, c’est trop cher. Mais si l’abonnement était 15 euros par an comme Autolib à Paris, je le prendrai.
Quelle autonomie avez-vous constaté ?
En général, on parcourt 150km avec une charge complète. L’hiver c’est moins avec le chauffage. Mais j’ai l’ancien modèle de Leaf. D’autres membres de l’association font 170/180km et un québecois est allé à 212km.
Le trajet le plus long que vous avez assuré ?
357 km jusqu’à Montpellier en se chargeant au passage. C’était long car on n’avait pas de stratégie de charge. Récemment, je suis aussi allé à Aix, soit 250km.
C’est quoi une stratégie de charge ?
Ce n’est pas utile d’attendre d’être rechargé à 100% avant de repartir car la borne va diminuer sa puissance pour les 20 derniers pourcents afin de ne pas endommager la batterie. La fin de charge va prendre beaucoup plus de temps. S’arrêter à 80% de charge est donc plus efficace. A l’usage, on s’habitue à profiter des temps perdus pour charger plutôt que d’attendre d’être à sec comme sur une voiture essence ou diesel.
A qui vous conseillez de rouler électrique ?
Je la déconseille aux VRP qui parcourent des dizaines de milliers de km par an avec à plus de 150km par trajet. Sinon je le conseille à tout le monde !
RENDEZ-VOUS Sébastien Gall sera présent à Alternativ’Auto 2015 pour échanger avec vous sur son expérience de la voiture électrique. Conférence dimanche 21 juin 15h30.