Après avoir mis en place une ZFE de manière concertée, la Métropole de Saint-Etienne a décidé d’organiser un salon dédié à l’écomobilité sous toutes ses formes les 25, 26 et 27 mai 2023. Vélo, auto, camion…, roulant à l’électrique mais aussi à l’hydrogène ou au biogaz. Entretien avec Sylvie Fayolle, vice-présidente chargée du Développement durable. Par Lionel Favrot
Qu’est-ce qui vous a décidé à organiser ce salon ?
Sylvie Fayolle : C’est la continuité de notre politique volontariste sur la mise en place d’une Zone à faibles émissions à Saint-Etienne. Légalement, on aurait pu attendre 2025 mais on a devancé cette obligation avec une mise en place progressive et concertée, en commençant par les utilitaires. Sans brutalité. Ce salon se situe dans cette stratégie d’accompagnement. On pensait même le lancer dès 2022 mais la mise en place a été plus longue que prévue.
Vos objectifs avec cet évènement ?
Continuer cette démarche de coconstruction. On a mobilisé de nombreux socio-professionnels : les fédérations du BTP et du transport, la Chambre des métiers et de l’artisanat, l’association AVERE, des concessionnaires stéphanois… C’est très important que ce soit une initiative des acteurs locaux de la mobilité plutôt qu’une ZFE imposée “d’en haut”.
Ce salon va être centré sur l’électrique ?
Non, on tient justement à être plus large. Il y aura aussi des véhicules au BioGNV et à l’hydrogène. Au total, on aura cinq pôles pour vraiment présenter tout ce qui existe. On ne va pas non plus se limiter à la voiture puisqu’il y aura également des deux roues électriques : trottinettes, vélo, scooters… Et même un avion électrique !
Cet évènement va lever certains freins au développement de ces nouvelles mobilités ?
C’est l’objectif. On a prévu des essais pour que les visiteurs puissent tester ces véhicules. Pour les vélo-cargo par exemple, on a prévu une piste intérieure de 1 500 m2 pour faciliter leur prise en main. Cela peut être une vraie solution pour des artisans qui travaillent ou livrent en centre-ville.
C’est un salon à dimension “pédagogique” ?
Oui, c’est pour cela qu’on veut être le plus complet possible. Tous les services nécessaires au développement de l’écomobilité exposeront leurs solutions. Avec des fabricants et des installateurs de bornes, des ateliers de réparations vélo, des sociétés de financements spécialisées… Pour animer cette dimension pédagogique, on a souhaité que ce salon soit également ludique avec un certain nombre d’animations.
Quels types d’animations ?
Je veux laisser quelques surprises au visiteur mais ce sera très varié. Il y aura un quiz avec des réponses aux différents stands pour inciter à parcourir tout le salon, un vélo qui fabrique des smoothies quand on pédale, des devinettes sur le poids des vélos-cargo exposés… Et des séances d’écoconduite pour appendre à optimiser l’autonomie.
La France vient d’atteindre les 100 000 bornes installées. Ce qui était prévu pour fin 2021… Soit 16 mois de retard. Où en êtes-vous à Saint-Etienne ?
On a pris les devants avec une centaine de bornes installées. On en est déjà à la deuxième génération. La Métropole a confié au Stéphanois e-Totem le déploiement, en 2023, de 100 bornes sur les sept communes les plus urbanisées: Saint-Étienne, Saint-Chamond, Firminy, Andrézieux-Bouthéon, Rive de Gier, Le Chambon Feugerolles et Saint-Priest-en-Jarez. Des zones de préimplantation ont été repérées mais on fonctionne à la demande. Il suffit qu’un particulier ou qu’une entreprise nous sollicite pour qu’une borne soit installée à proximité.
ELECTRIQUE : UN FILM CONTRE LES FAKE NEWS
Le pôle électrique de ce salon a été confié à l’AVERE AURA, une association qui se mobilise pour accélérer cette transition. Présentation par Aurore Comte.
“Je suis responsable du programme Advenir Formation dont la mission est de répondre à toutes les questions que peuvent se poser particuliers, collectivités locales et professionnels pour passer à l’électrique. Venir à ce salon a du sens pour nous car on va pouvoir justement aller à la rencontre de ces publics. C’est important car il y a finalement peu d’événements de cette taille en région. Mag2Lyon a lancé AlternativAuto en 2013, ce qui était vraiment pionnier car on était à la préhistoire de l’électrique. Les autres évènements sont plutôt des rencontres locales organisées par des mairies, ou des rendez-vous réservés aux professionnels. A Saint-Etienne, on va organiser des tables rondes et des animations. Exemple : comment installer une borne en habitat collectif ? Ou comment choisir son installateur de bornes ? Il faut rappeler qu’il doit être agréé IRVE. Parmi les conférences à ne pas manquer : le jeudi 25 mai à 14h, on va faire venir Carbon4, pour une comparaison du cycle de vie de véhicules utilisant différentes énergies : électrique, biogaz, hydrogène ou pétrole et même le rétrofit. En utilitaire léger ou en poids lourds. Leurs analyses sont toujours très poussées. Le même jour à 17h, on va projeter le film “A contre-sens” réalisé par l’ingénieur Marc Muller et le journaliste Jonas Schneiter, qui sera lui-même présent sur place pour répondre aux questions. Grâce à une enquête indépendante et solide de deux ans, ils démontent, une par une, les fake news à propos de l’empreinte écologique et sociale du véhicule électrique.”
Renseignements pratiques : www.semlemag.fr/express/salon-de-lecomobilite-2023/