Comment avez-vous eu l’idée de concevoir un nouveau vélo?
Arthur Allamand: C’est mon père, Emile Allamand, un passionné de vélo qui est à l’initiative de ce projet. Pour le mener à bien, on s’est associé avec plusieurs entreprises, essentiellement de la vallée de l’Arve, pour créer un consortium avec des spécialistes de l’usinage de précision qui travaillent tous dans le secteur de la mobilité. On est persuadés que des technologies utilisées dans des domaines comme l’automobile par exemple, peuvent beaucoup apporter au vélo.
Qui fait partie de votre consortium ?
Pracartis, un spécialiste de l’aviation, mais aussi M2o et Alpes Usinage. Quelques passionnés de vélo nous ont également rejoints car ils étaient intéressés par notre approche.
Quelles sont vos innovations ?
Enlever beaucoup de contraintes du vélo. Exemple : la chaîne qui déraille et qu’il faut changer régulièrement. On peut s’en passer, avoir de meilleurs rendements et faire des économies de maintenance puisque les seules pièces qui restent, ce sont les pneus et les freins. Cela évite aussi de se salir en remettant la chaîne. La première étape a donc été de créer une boîte de vitesses automatique. Le vélo passe les vitesses pour que vous puissiez disposer de la meilleure assistance au meilleur moment. Cette technologie fonctionne particulièrement bien avec les vélos électriques car cela permet d’améliorer le rendement des moteurs et l’autonomie des batteries.
Cette mise au point a-t-elle été complexe?
Il y avait plusieurs défis à relever. Tout d’abord la robotisation mais aussi tous les capteurs pour déterminer avec un calculateur le meilleur moment pour passer une vitesse. C’est au fond très proche de ce qui se fait dans une voiture. Il y a aussi eu des challenges de prix et de légèreté car si on veut rester compétitifs, on ne peut pas exploser le budget d’un vélo, ni son poids par une seule innovation. Il a fallu aussi assurer le dessin et l’industrialisation de la fabrication de toutes les pièces. On a également dû mettre au point toute la partie software embarquée à bord du vélo pour que les utilisateurs aient une interface simple d’utilisation accessible depuis un petit écran.
Entretien paru dans le N°15 de Mag2Savoies Hiver 2021, édité par Mag2Lyon et disponible sur www.mag2lyon.com et en numérique sur www.journaux.fr