VEHICULES HYBRIDES

Test du Mitsubishi Outlander PHEV

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LOutlander PHEV de Mitsubishi

-Mitsubishi propose désormais son Outlander avec un moteur électrique dont les batteries sont rechargeables avant de prendre la route pour plusieurs dizaines de km. Le moteur essence prenant le relais à volonté assurant une grande autonomie.

-L’hybride rechargeable, c’est la nouvelle piste d’avenir pour rouler en polluant moins. D’ailleurs, Toyota, pionnier de l’hybride, propose sa Prius en plug-in rechargeable. Mais la mode, c’est aussi de critiquer la consommation normalisée irréaliste affichée par ces modèles spécifiques, en l’occurrence 1,9 l/100 km pour ce SUV Mitsubishi. Pourtant, les constructeurs ne cherchent pas à tromper le consommateur. C’est le cycle européen officiel de calcul qui se révèle totalement obsolète pour évaluer la consommation de ces voitures d’un nouveaugenre très économes à vitesse stabilisée. Du coup, Mitsubishi annonce trois chiffres : 0 l/100 km en électrique, 5,8 l en essence et les fameux 1,9 l en normalisée. Plus transparent. À chacun de rouler plus ou moins en écoconduite selon ses priorités personnelles et les circonstances. Mag2 Lyon a pu essayer ce Mitsubishi Outlander PHEV une journée entière. Un test en conditions réelles. Le concessionnaire l’ayant chargé pratiquement à plein, on sort de Lyon en tout électrique. Quelle que soit la vitesse, on avance sans bruit. Ycompris dans la montée d’autoroute vers Limonest puisque le tout électrique fonctionne sur ce SUV jusqu’à 120 km/h. Évidemment, cela vide davantage la batterie que de rouler en ville. Mais voir s’affi cher une consommation instantanée de 0 l/100 km au compteur en fi lant sur autoroute à bord d’un engin d’1,8 tonne, il faut le voir pour le croire ! Mitsubishi a quand même prévu un mode “Save” qui permet d’utiliser en priorité le moteur essence, par exemple sur autoroute, pour réserver l’autonomie en tout électrique à un usage urbain. Sachant qu’on a droit à une boîte de vitesses automatique, il ne reste que cela à surveiller. Si on le souhaite. Le mode D est bien sûr disponible pour laisser ce PHEV gérer le passage à l’essence ou l’électrique automatiquement.

RÉCUPÉRATION D’ÉNERGIE

Au pied des Monts d’Or, il ne reste plus que 22 km d’autonomie de batterie. Mais la seule descente vers Chasselay va permettre de retrouver 6 km d’autonomie supplémentaire car l’Outlander PHEV se recharge comme toute hybride en descente, en décélération et au freinage. De manière plus perfectionnée. En effet, il existe cinq degrés de récupération d’énergie. De B3 à B5, les batteries se rechargent rapidement et ce frein moteur est suffisant pour ralentir l’auto dans de nombreuses circonstances. En D, ou de B0 à B2, le frein moteur est beaucoup plus léger. Au fi l des km, on s’en sert aussi facilement que d’une boîte de vitesses traditionnelle. D’autant que tout se fait avec des palettes au volant. Le mode “Trajet” affiche un écran clair et informatif, plus complet que les traditionnels schémas de flux d’énergie disponible sur le PHEV comme sur toutes les hybrides. Le conducteur a donc à disposition, en temps réel, la consommation des équipements comme la climatisation, sa consommation moyenne et instantanée, son autonomie en électrique et son autonomie totale. Les conséquences de sa conduite sont immédiatement visibles. Instructif ! Après avoir tourné dans le Beaujolais, l’écran va afficher ainsi une consommation record de 3 l/100 km. Que se passe-t-il si on est en mode électrique et qu’il faut tout à coup accélérer ? On a testé. Aucun souci ! Il suffi t d’enfoncer la pédale d’accélérateur pour que la puissance du moteur essence s’ajoute au couple de l’électrique, impressionnant à bas régime. Un mode “power” permet aussi de disposer de ce surcroît de puissance en permanence. Ce constructeur affirme même que son SUV dispose alors d’un couple immédiatement disponible supérieur à celui d’un 3 l essence. C’est dire. L’après-midi, on a évalué le comportement routier de l’Outlander en grimpant le col de la Luère. Craponne et Grézieu-la-Varenne vont être traversés essentiellement en électrique, fi nissant de consommer l’autonomie. Puis on attaque le col dans des circonstances moins favorables pour la consommation puisqu’on est quasi en tout essence. Bonne surprise, le PHEV prend moins de roulis dans les virages que les autres versions d’Outlander car le poids de ses batteries abaisse son centre d’inertie et le stabilise. Du coup, on règle un peu plus bas le siège pour se retrouver dans une position adaptée à une conduite dynamique. Ce Mitsubishi n’est pas une sportive mais il s’avère plus réactif que ne le laissent supposer son poids, ses 4m60 de long et 1m80 de large… Même sur ces petites routes. Quand on a besoin de cravacher, il ne se traîne pas. Avec une traversée de Craponne au pas, des petites routes sinueuses et le respect des limitations de vitesse de la vallée de la Brévenne, on va rallier Lyon à Haute-Rivoire en à peine plus de 50 mn. Correct. Évidemment, la consommation moyenne a grimpé à 7 l/100 km vu le style de conduite actif. Pour revenir à Lyon, on adoptera une conduite plus souple, ce qui permet de redescendre en dessous de 6 l/100 km. Les descentes ayant rechargé les batteries, on aurait donc pu continuer à rouler sans polluer à Lyon et revenir en dessous des 5 l comme constaté le matin. Mais il faut bien rendre le PHEV avant que la concession ferme !

“TOUT EN UN”

Une démonstration convaincante car il s’agit bien d’un SUV et non d’une petite citadine. Il s’agit même d’une vraie familiale 5 places à l’intérieur bien fi nie avec un coffre de 463 l conséquent. C’est aussi une quatre roues motrices puisqu’une simple molette permet de simuler le verrouillage d’un différentiel central pour améliorer l’adhérence. En revanche, cette version électrique perd les 2 places supplémentaires dans le coffre des autres versions d’Outlander et ne peut donc évoluer en 7 places. Grâce ce SUV avant-gardiste, l’automobiliste péri-urbain qui utilise sa familiale au quotidien pourra donc rejoindre son travail en roulant tout électrique. S’il est à moins de 30 km, il pourra même assurer une grande partie de ces trajets quotidiens en électrique. Et rouler essence sur les grands axes pour conserver cette autonomie électrique pour la ville. Le moteur essence prenant le relais pour les grandes distances. À savoir : on peut recharger son moteur électrique avec le moteur 2 l grâce au mode “charge” via un générateur. Compter 40 mn et 3 l d’essence. Ce Mitsubishi est le premier SUV hybride et rechargeable. Son prix reste élevé car il correspond à sa catégorie, sa technologie et son équipement. Régulateur de vitesse adaptatif, système anti-collision, aide au démarrage en côte, audio 9 hautparleurs, hayon électrique etc. Ce serait trop long de faire l’inventaire. À signaler côté astuces pratiques, la programmation du chauffage avant de prendre le volant. La charge électrique est aussi programmable via son smartphone. Ce type de motorisation va forcément s’étendre à d’autres gammes car ce côté “tout en un” met fi n aux éternelles questions sur l’autonomie. Une technologie intéressante à l’heure où de nombreux pays envisagent de réserver l’accès aux villes aux seuls véhicules hybrides ou électriques.


 

Article initialement publié dans le Cahier spécial Alternativ’City de Mag2Lyon n°58, juin 2014

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